HS01 – La crypto, monnaie du diable ?
Les cryptomonnaies sont souvent associées aux activités illicites, la vente d’arme, le trafic de drogues, bref la monnaie des méchants pas beaux qui font que des choses qu’elles sont pas bien. Et en conséquence les gens en ont peur. Dès qu’ils entendent Bitcoin ou cryptomonnaie ils prennent de la distance.
« Si c’est crypté c’est illégal c’est sûr ! »
D’ailleurs, c’est quoi le chiffrement ? (Chiffrement et cryptage sont deux choses différentes et tout le monde fait l’amalgame). C’est faire en sorte qu’un message soit échangé entre deux parties sans que personne au milieu ne puisse savoir ce qui se dit. Une enveloppe est une forme de chiffrement par exemple. Le facteur ne peut pas savoir ce qu’il y a dans vos lettres à moins d’ouvrir l’enveloppe, à moins de casser le protocole de chiffrement. Vous souhaiteriez vous que tous ceux qui manipulent votre courrier puisse savoir ce qu’on a à vous dire ? Et bien certains gouvernements militent pour supprimer purement et simplement le chiffrement. Ils veulent pouvoir voir et lire absolument TOUT ce qui se passe sur Internet. « C’est pour traquer les terroristes, vous comprenez ! »
« Mais pourquoi tout le monde a peur alors ? »
Cela est dû en majeure partie au fait que l’arrivée du Darknet a coïncidé avec l’arrivée du Bitcoin et au fait que les marchés noirs et parallèles ont exploité les capacités du Bitcoin pour s’échanger de l’argent. Pas de banque, rien sur le relevé de compte, tout se fait en ligne, inutile de se rencontrer : bref c’est pratique. On pourrait en dire de même avec l’argent liquide à la différence qu’il n’y a pas besoin de se voir. Du pain béni pour les médias et répandre cette idée préconçue.
« Ben alors c’est quand même vrai, si on peut se servir des Bitcoins pour tout acheter ou vendre en toute impunité il faut l’interdire… »
Et l’argent liquide aussi alors ? Cela fait des siècles que les escrocs s’échangent des valises de billets et il n’est jamais venu à l’idée de personne des les interdire… D’autant que le Bitcoin utilise la technologie des blockchains et que donc toutes les transactions sont traçables. On peut savoir quel compte à envoyé combien à quel compte et quand par-dessus le marché. Et c’est accessible librement ! Si votre crédo est de lutter contre les activités illégales, sachant cela, on interdit le liquide ou les blockchains ? Parce que quand vous avez un billet dans votre poche, vous n’avez aucun moyen de savoir par les mains de qui il passé avant d’arriver dans les vôtres.
Pour rappel le Bitcoin est une cryptomonnaie, mais il en existe 9000.
« Si c’était si traçable, on ne s’en servirait pas autant dans les marchés noirs, faudrait voir à ne pas me prendre QUE pour un imbécile… »
Jusqu’à présent les autorités, il faut l’admettre, étaient complètement larguées. Ils avaient déjà du mal à maintenir leur parc informatique en état alors de là à s’intéresser au Darknet et aux cryptomonnaies… Y’a qu’à voir autour de vous, qui connaît le raccourci clavier « CTRL+P » qui permet de lancer une impression de ce qui est affiché à l’écran ? Peu à mon avis si vous lisez ces lignes. Vous croyez que les agents de Police en savaient plus il y a 10 ans quand le Darknet est apparu ? Les geeks s’en sont donné à cœur joie, c’était la kermesse. Mais les choses évoluent. Les forces de l’ordre disposent maintenant de brigades dédiées et formées aux recherches d’activités illégales, ils ont des formations aux nouveaux outils et nouvelles technologies et aujourd’hui on commence à lire ce genre d’articles où une personne s’est faîte arrêtée après avoir voulu payer un tueur à gages en
Bitcoins : https://www.zdnet.com/article/italian-man-arrested-after-allegedly-paying-hitman-in-cryptocurrency/
« Mais lors pourquoi à la TV ils n’arrêtent pas de nous parler des escroqueries autour des cryptomonnaies et des dangers qui y sont associées ? »
Je pense que ça part d’un bon sentiment, vouloir éviter aux gens de se faire avoir car oui, il y en a des escroqueries. Mais ils surfent aussi sur la vague de la peur. Quand les gens ont peur ils restent scotchés à leur écran et se disent entre eux « Tu te rend compte… ça l’air vraiment dangereux ! ». Regardez la Covid, les médias ne parlent
que ça. Des personnes de votre entourage ont surement dû virer paranoïaques à regarder les chaînes TV en boucle de personnes intubées, de pays en difficultés et des confinements à répétition. Mais ça fait de l’audimat, youpi ! Et leurs soi-disant experts, pardon mais bon, soyons critiques. Une même personne est à la fois experte d’aéronautique, d’aérospatial, d’astronomie et de géologie quand la suivante va être experte de la bourse, des Cicavs, du marché de l’immobilier, et de la production de tomates en Espagne. Et ce sont ces mêmes « experts » qui vous expliquent où vous devez placer votre argent et que les cryptomonnaies sont dangereuses ? Ils connaissent « CTRL+P » vous croyez ?
Je ne dis pas qu’il n’y a pas de dangers, bien au contraire. Si j’ai rédigé tous ces articles c’est justement pour déminer au maximum le terrain aux nouveaux, mais se limiter à dire « C’est pas pour moi, ils l’ont dit sur BFMTV », ça n’a pas de sens. Faîtes vos propres recherches, ne soyez pas des moutons. Faîtes vous votre propre avis et si ça ne vous intéresse pas, c’est parfait, vous aurez cherché et gardé votre libre arbitre.
(Désolé mais ça fait du bien un coup de gueule de temps en temps)
« Alors si c’est si bien que ça ça sert à quoi puisque t’as l’air si malin ?! »
Très bonne question ! (enfin). Certaines ne servent à rien et sont purement spéculatives. Sur 9000, on pouvait s’en douter. Mais les projets amenant le plus de capitaux ont des cas d’usages formidables comme permettre à des personnes exclues du monde bancaire d’avoir enfin un compte en banque, comme d’assurer la
traçabilité de n’importe quoi et donc d’aider à l’hygiène dans les restaurants, d’éviter les contrefaçons, d’accélérer la recherche médicale, d’éviter les fraudes aussi puisque une blockchain est par nature inaliénable… Les cas d’usages sont presque sans limite.
« Bon ok… et les impôts alors, ça se passe comment ? Jusque là moi j’ai rien à faire, je reçois ma déclaration préremplie par Internet, je valide et c’est tout, c’est quand même super pratique… »
Voilà bien le mal de ce début du siècle. « Bah, c’est plus pratique quand même ». Alors on stocke toutes nos données sur les ordinateurs de sociétés américaines, Google, Apple, Amazon, qui se permettent de le lire nos mails, nous envoyer de la publicité ciblée, revendre nos adresses mails à qui veut bien payer pour, enregistrent nos
données de santé avec les montres connectées parce que « Bah, c’est plus pratique quand même ».
→ Si c’est gratuit, c’est vous le produit !
Les gens ne veulent plus faire l’effort de rien. L’informatique c’est soi-disant « compliqué, alors bon vous comprenez… ». Ça reste l’outil que vous utilisez le plus tous les jours, dans votre vie personnelle ET professionnelle. Vos enfants vivront dans un monde digital, que vous le vouliez ou non. Si vous ne faîtes pas l’effort d’essayer de
comprendre, personne ne le fera pour vous. Aucun jugement soyons clairs, à chacun son métier. Que l’on ne me demande de poser des carreaux de carrelage ! Mais pour comprendre, il faut avoir envie d’apprendre. Pour ce qui est des impôts c’est réglementé. Il y a un formulaire dédié à la déclaration des profits sur la revente des cryptomonnaies. Ca n’a rien d’illégal, c’est réglementé. On paye 30% de taxes sur la plus-value et puis voilà, même si c’est un peu plus compliqué que ça. Si l’Etat peut gagner de l’argent avec, pourquoi il s’en passerait. Si vous attendez que les impôts soient connectés aux cryptomonnaies et préremplissent automatiquement votre déclaration pour commencer à investir, ce sera comme investir dans Amazon en 2028. Bien trop tard.
Voilà, j’espère que ces quelques réponses vous aideront à vous y intéresser ou à défaut à ne pas vous limiter au discours que l’on entend partout. Peut être aussi que cela vous permettra d’expliquer à vos amis et proches que non, vous n’êtes pas fous d’avoir investi dans cette technologie, que vous avez un minimum creusé votre sujet et que vous savez ce que vous faîtes : Pas n’importe quoi. C’est quand même avant tout le but de ma démarche à la base.